Contrôle. Liberté. Certaines personnes aiment l’une ou l’autre. Certains aiment un peu les deux. Les deux présentent des inconvénients, selon le point de vue de chacun.
Au cours de mes trente-trois années dans l’industrie des soins oculaires et en tant que professionnel de la vue indépendant, je ne me souviens pas d’un sujet aussi exigeant pour l’industrie. Après l’annonce en janvier de l’acquisition de Luxottica par Essilor, des discussions ont eu lieu sur les conséquences de cette acquisition pour l’industrie des soins oculaires et des lunettes, et en particulier pour les professionnels de la vue indépendants.
Une récente enquête en ligne publiée par Eyecare Business (basée sur 638 réponses aux États-Unis) suggère que 88 % des personnes interrogées pensent que la fusion était une mauvaise chose pour le secteur. Pourquoi une réaction aussi spectaculaire?
Cette acquisition devrait donner naissance à un géant mondial de la lunetterie. Cela réunit deux entreprises qui pourraient potentiellement contrôler des choses qui n’ont jamais été contrôlées à cette échelle. Gordon Ilett, de l’Association of Optometrists du Royaume-Uni, est parvenu à la même conclusion lors d’une interview accordée à BBC News. Il a déclaré : « Les entreprises qui resteront clientes [d’Essilor-Luxottica] seront indirectement contrôlées par les conditions qu’elles imposeront ».
De mon point de vue, une fusion de deux entreprises de cette taille et de cette importance doit, en fin de compte, profiter avant tout à ses actionnaires. Alors pourquoi l’acquisition de Luxottica par Essilor serait-elle différente? Le succès de cette nouvelle entreprise combinée repose sur le fait qu’elle a annoncé son intention de s’adresser directement au consommateur. Elle prévoit de cibler directement les porteurs de lunettes grâce au plus grand réseau mondial de magasins d’optique, à leurs magasins de détail et à leur présence en ligne. Comment ces plans bénéficieront-ils au professionnel de la vue indépendant?
Alors que nous comprenons les répercussions potentielles sur notre secteur, n’oublions pas non plus nos clients et nos patients, les porteurs de lunettes. Il y aura en fin de compte un effet sur leur liberté de choix, leur coût et la qualité de leurs lunettes. D’autres pistes de réflexion?
Est-ce le contrôle? Ou est-ce la liberté? Je pense que tout dépend de votre point de vue. En tant que professionnel·le indépendant·e de la vue, cela aura clairement des répercussions sur notre activité et sur notre industrie. Et la question de savoir s’il s’agit de contrôle ou de liberté dépend de votre point de vue, et peut-être même de vos priorités.